Group of soldiers on top of the earth globe. Military concept highlighting terrorist groups in the Sahel

Groupes terroristes au Sahel: Unis par un objectif commun ou divisés par la lutte pour la domination?

Résumé

Le Sahel est la région d’Afrique la plus attrayante pour les groupes terroristes qui souhaitent s’y établir. En raison de la fragilité de la région et des ressources limitées pour faire face aux bandes armées, de plus en plus de groupes terroristes émergent et coexistent dans la région. Ce document vise à analyser brièvement la multiplicité des groupes terroristes et les relations qu’ils entretiennent entre eux, en se concentrant essentiellement sur une question : l’augmentation des attaques salafistes qui font du Sahel l’épicentre mondial du terrorisme est-elle due au fait que tous les groupes terroristes agissent ensemble pour atteindre leurs objectifs, ou chacun d’entre eux agit-il de manière indépendante ?

Le Sahel : la scène idéale pour les terroristes en Afrique ?

Le Sahel est défini comme la large bande qui traverse l’Afrique d’ouest en est, entre le désert du Sahara et la zone tropicale de l’Afrique subsaharienne. En fait, le mot Sahel dérive d’un mot arabe signifiant « rivage », formant ainsi la rive sud du grand désert saharien. Bien que cette zone couvre une douzaine de pays, on fait généralement référence à cinq pays spécifiques lorsqu’on parle du Sahel, en raison de leurs nombreuses similitudes : il s’agit des pays qui ont formé le G5 Sahel entre février 2014 et novembre 2023, dans le but de trouver une solution conjointe et coordonnée à l’instabilité de la région.

En effet, le Mali, le Burkina Faso, le Niger, le Tchad et la Mauritanie partagent un passé historique et politique commun, plus que les autres pays sahéliens, et sont tous confrontés à une forte instabilité. Dans ce contexte général, il convient de souligner que les trois premiers pays mentionnés ci-dessus partagent ce qu’on appelle la « zone des trois frontières », un espace où sont concentrées 80 % des attaques enregistrées dans le Sahel.

Ces pays partagent un héritage commun issu du processus de colonisation, majoritairement français. Ce passé est parfois — et de plus en plus dans les discours actuels — tenu pour responsable d’avoir engendré une grande instabilité au sein des institutions politiques ainsi que dans l’économie de ces États.

Confrontés au défi de devoir développer des régimes politiques démocratiques et stables, la réalité est que ces tentatives ont largement échoué, en particulier dans les pays qui composent la zone des trois frontières, lesquels ont été frappés par plusieurs coups d’État entre 2020 et 2023.

Cela a généré un puissant sentiment d’instabilité, en particulier au sein des populations les plus vulnérables, qui sont toujours les premières victimes des crises politiques et sociales.

Par ailleurs, il s’agit de pays très pauvres : selon l’Indice de développement humain (IDH), ces États figurent parmi les dix pays les plus pauvres du monde. À cela s’ajoutent les effets négatifs du changement climatique, qui ont un impact direct sur l’insécurité alimentaire, les problèmes de santé et la qualité de vie des civils. L’espérance de vie y est estimée entre 53 et 65 ans.

Ces pays présentent également une croissance démographique explosive : la population double tous les vingt ans, et 65 % des habitants ont moins de 25 ans.

Dans un tel contexte, les systèmes de sécurité et les services publics sont limités, car financés par une fiscalité très faible. L’État n’est en mesure d’assurer la sécurité que dans certaines zones du territoire, ce qui alimente un sentiment croissant de méfiance et de frustration de la population à l’égard des institutions et des gouvernements.

Ainsi, le « contrat social » — c’est-à-dire l’obligation pour les citoyens de respecter les lois en échange de services fournis par l’État, la sécurité étant le service fondamental — n’est pas rempli dans une grande partie du Sahel.

Face à cette situation, les groupes djihadistes se présentent parfois comme une alternative capable de fournir certains services pour répondre aux besoins négligés par les gouvernements.

Dans des conditions aussi complexes et désespérées, où grandissent le sentiment d’abandon et l’instinct de survie, rejoindre un groupe terroriste — ou un groupe de criminalité organisée — est souvent perçu par de nombreux jeunes comme la seule alternative professionnelle, parfois le seul choix viable, à défaut de pouvoir émigrer.

Bien que le terme « djihad » suscite des débats et qu’il n’existe pas de consensus clair sur sa signification ou son implication personnelle, il signifie littéralement « lutte ». Pour les radicaux, il est interprété comme une « guerre sainte », ce qui sert à justifier les attentats terroristes, en occultant largement le sens spirituel de « lutte intérieure » que tout croyant est censé mener contre les tentations pour être un bon musulman.

Mais dans la pensée commune, le djihad est généralement compris comme une guerre sainte.

Dans le but d’imposer une vision globale et rigide de l’islam, les djihadistes cherchent à recruter et endoctriner les jeunes Africains, en leur offrant un sentiment de protection contre d’autres groupes armés — autrement dit, un sentiment de sécurité — ainsi qu’une identité et un espoir, comblant le vide laissé par l’absence d’un État-nation développé.

Ainsi, le djihadisme se développe de manière effrénée au Sahel, où les conditions sont particulièrement favorables à son expansion.

En 2024, la majorité des morts liées au terrorisme dans le monde ont eu lieu au Sahel, une région où ce chiffre a été multiplié par dix depuis 2015.

Complexité des groupes terroristes au Sahel

Dans ce contexte très favorable à l’émergence et à la croissance de groupes terroristes, de nombreuses organisations continuent de multiplier leurs attaques, tant quantitativement que qualitativement, à travers toute la région. Cependant, il est possible d’identifier « deux grands conglomérats de groupes terroristes d’obédience djihadiste ».

Les deux groupes qui dominent le paysage géopolitique au Sahel sont, d’une part, « Jama’at Nusrat al-Islam wal-Muslimin » (JNIM), une branche affiliée à Al-Qaïda — dont la traduction arabe correspond à « Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans » —, et d’autre part, l’« État islamique dans le Grand Sahara » (EIGS), qui a prêté allégeance à l’État islamique (EI/ISIS). Divers groupes appartiennent à ces deux branches. Par exemple, Ansar Eddine agit sous la bannière d’Al-Qaïda, tout comme la Macina ou Al-Mourabitoun. En réalité, le JNIM est le résultat d’une alliance entre quatre groupes terroristes suivant la ligne idéologique d’Al-Qaïda. Parmi eux, trois (ceux mentionnés ci-dessus) font partie des brigades sahariennes regroupées sous le nom de JNIM, représentées par le slogan : « Une seule bannière, un seul groupe, un seul émir », ce qui traduit clairement leur volonté d’unité. Du côté de l’État islamique (EI ou EIGS), le groupe terroriste le plus actif reste Boko Haram, bien que d’autres groupes actifs comme Junud al-Khilafa suivent également cette orientation.

Ce que nous entendons par serment d’allégeance ou de loyauté provient de la pratique traditionnelle appelée bay’ah. Il s’agit de l’un des rituels formels exigés pour officialiser les alliances entre groupes terroristes et leurs organisations de référence. Cet acte d’adhésion profite à la fois à celui qui prête allégeance et à celui qui la reçoit : il permet de renforcer sa projection mondiale et de poursuivre son expansion dans la quête de la constitution d’un califat, tout en conférant plus de pouvoir et un nouveau statut au groupe qui prête allégeance. Cette procédure, qui prend une importance croissante pour les deux branches djihadistes mentionnées précédemment (Al-Qaïda et l’État islamique), a modifié le paysage terroriste : alors que certains groupes se contentaient jusque-là de sympathiser avec Al-Qaïda, plusieurs ont commencé à rejoindre officiellement l’État islamique, ce qui renforce la division en deux grandes branches dominantes du djihadisme mondial.

Al-Qaïda fut le premier groupe de référence à établir un ancrage terroriste islamiste dans la région du Sahel. En 2007, la première organisation terroriste active dans cette zone géographique a été rebaptisée sous le nom d’Al-Qaïda, en raison de la puissance symbolique que ce nom mondialement reconnu représentait. Plus tard, en 2014, l’État islamique a mis en place une structure appelée « Agence des provinces distinctes », lui permettant de définir une stratégie africaine. Ce déplacement stratégique vers le Sahel coïncide avec la chute de Mossoul en Irak, une ville où le groupe avait proclamé son califat trois ans auparavant. En 2014, Mossoul fut libérée par une coalition internationale, marquant un recul majeur de l’État islamique et une réduction drastique de sa présence au Moyen-Orient.

La croissance de ces groupes dans cette bande de l’Afrique qu’est le Sahel met en lumière à la fois les vulnérabilités que Al-Qaïda et l’État islamique cherchent à exploiter pour atteindre leurs objectifs, mais aussi le fait que la perte de contrôle d’un territoire ne signifie pas la fin de la lutte djihadiste, qui continue à travers la recherche d’espaces alternatifs.

Coexistence des groupes terroristes au Sahel : alliés pour une cause commune?

Ainsi, plusieurs groupes terroristes coexistent au Sahel, partageant tous la même idéologie salafiste et le même objectif commun : un retour à la communauté islamique originelle par l’établissement d’un califat. Un exemple significatif est la campagne de 2018 visant à isoler Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, coordonnée par les deux grands groupes (Al-Qaïda et l’État islamique), dans le but de prendre le contrôle du territoire. Cela démontre que, dans certaines circonstances, ces deux groupes peuvent coopérer pour atteindre des objectifs djihadistes communs.

L’analyse des actions et des attaques menées par chaque groupe montre que chaque faction dispose d’une présence plus ou moins marquée dans des zones spécifiques, et que dans plusieurs d’entre elles, différents groupes salafistes coexistent. En réalité, dans la zone dite des « trois frontières » — la région la plus touchée par les attaques —, les deux principales branches djihadistes opèrent côte à côte. Cependant, selon les conclusions de l’Observatoire international pour l’étude du terrorisme en février 2025, c’est le JNIM (affilié à Al-Qaïda) qui a entièrement revendiqué les attaques terroristes au Burkina Faso et qui est le principal acteur des attaques au Mali. En revanche, au Niger, c’est l’État islamique (ISGS) qui a provoqué le plus grand nombre de victimes. Bien que le JNIM soit actif au Sahel depuis plus longtemps que l’ISGS, ce qui se traduit par une aire d’opération plus vaste, l’ISGS est responsable d’un plus grand nombre de victimes, en raison de l’intensité plus élevée de ses attaques.

Comme ces groupes opèrent souvent dans les mêmes localités tout en menant des actions séparées et non coordonnées, il apparaît clairement qu’ils agissent le plus souvent de manière indépendante, laissant derrière eux des traces distinctes d’attaques. Même s’il pourrait sembler logique de penser qu’ils agiraient ensemble vers un objectif commun, cela n’est généralement pas le cas.

La motivation des groupes terroristes à former des alliances peut dépendre de pressions politico-militaires internationales ou des politiques des régimes locaux. Par ailleurs, les relations personnelles entre les dirigeants et les membres de ces groupes peuvent jouer un rôle décisif dans les connexions entre factions. Ces relations, souvent complexes, s’expliquent notamment par le fait que de nombreux groupes terroristes actuellement actifs au Sahel sont issus de scissions internes au sein de factions plus grandes, souvent en raison de divergences sur la manière de mener le djihad. Ces tensions conduisent parfois à la formation de groupes dissidents — certains gardent des liens, tandis que d’autres deviennent rivaux. Un exemple notable est la relation étroite entre Amadou Koufa, fondateur de Macina (aujourd’hui intégrée au JNIM), et Iyad Ag Ghali, chef d’Ansar Dine et dirigeant du JNIM. De même, en août 2018, le Groupe d’experts de l’ONU a identifié Abdallah Ag Albakaye, émir touareg du JNIM, comme étant celui qui coordonnait des actions entre le JNIM et l’ISGS dans la région de Gao, au Mali.

Ces actions coordonnées ont été possibles pendant un certain temps, lorsque les deux groupes salafistes ont mené des attaques conjointes, sans rivalité apparente ni revendications concurrentes. Les attaques étaient officiellement revendiquées par un seul des groupes, bien que des rapports ultérieurs aient révélé que des combattants issus des deux branches y avaient participé — comme dans le cas de l’embuscade de mai 2019 au Niger, au cours de laquelle environ 30 soldats nigériens ont été tués. Concernant cette attaque, un commandant du JNIM a confirmé que les forces étaient partagées entre les deux groupes.

Ces relations personnelles fluides ont donné naissance à ce que l’on a appelé « l’exception sahélienne », qui désigne des relations exceptionnellement cordiales entre des leaders rivaux et l’absence de conflits entre les deux factions. Mais cela n’est pas toujours le cas.

Compétition pour la domination djihadiste au Sahel?

Bien que Al-Qaïda et l’État islamique aient montré, dans certains cas, des liens ou des actions coordonnées, le style et le ton de chaque groupe sont différents. Les controverses et rivalités observées entre Al-Qaïda et l’État islamique sont essentiellement de deux ordres : religieuses et politiques.

Un phénomène déjà présent les années précédentes au Moyen-Orient, mais qui devient de plus en plus fréquent au Sahel, est précisément celui de la fragmentation et de la scission des groupes terroristes, ce qui mène à des affrontements et des disputes de territoire. En février 2018, le JNIM a revendiqué une attaque à l’explosif au Mali, également revendiquée un an plus tard par l’EIGS. Des revendications identiques pour des attaques menées dans les mêmes zones ont continué à apparaître entre 2019 et 2020. Mais l’événement marquant s’est produit au Mali en 2020, lorsqu’un affrontement entre groupes terroristes a éclaté, à la suite du passage de combattants affiliés à l’État islamique sur un territoire contrôlé par Al-Qaïda. Cet affrontement a été formalisé par une lettre envoyée par le « numéro deux » de l’EIGS au JNIM.

Malgré cela — et d’autres tensions similaires — ce n’est qu’en mai 2020 que le JNIM et l’EIGS ont officiellement reconnu leurs conflits armés. Ils l’ont fait de manière « officielle », à travers la lettre d’information hebdomadaire Al-Naba, publication du groupe djihadiste ISIS, qui mentionnait spécifiquement les affrontements dans la région dite des « trois frontières » : Burkina Faso, Niger et Mali.

Plus tard, en 2022, l’EIGS a célébré l’adhésion de 11 anciens membres d’Al-Qaïda, une nouvelle annoncée dans un ton de supériorité, l’EIGS décrivant les combattants d’Al-Qaïda comme des pécheurs et des infidèles envers Dieu. Du côté des autres groupes, des schémas similaires sont observés.

Il est donc possible de souligner que, d’une part, les tensions proviennent des affrontements pour le contrôle des mêmes territoires et de la volonté de domination, et que, bien qu’ils partagent le même objectif — imposer un califat —, chaque groupe cherche à contrôler ses propres zones, quitte à combattre des « partenaires apparents », ce qui révèle une rivalité fondée sur des ambitions territoriales.

D’autre part, il existe aussi une fragmentation religieuse et idéologique, une vision particulière de l’islam que chaque groupe cherche à imposer, ce qui est fondamental, car tout cela s’inscrit dans le cadre d’une « guerre sainte ». L’approche religieuse est donc une dimension clé pour expliquer ces affrontements. Les deux branches djihadistes s’appuient sur la théorie du takfirisme (l’excommunication des « mauvais croyants »), mais chacune accuse l’autre de ne pas l’appliquer correctement. Ainsi, les deux groupes terroristes s’accusent mutuellement d’avoir dévié de la voie du djihad. En effet, au début de cette année, l’État islamique (ISIS) a diffusé une vidéo de propagande dans laquelle le JNIM était qualifié d’« impur » pour ne pas appliquer correctement la charia.

C’est pourquoi, malgré l’objectif commun de créer un califat islamique, les attaques entre les deux groupes n’ont pas cessé depuis 2020, et chacun agit activement pour renforcer son propre contrôle territorial, dans une logique de quête de suprématie dans la région. Ainsi, en avril 2020, le JNIM a dû se retirer d’une partie du nord du Burkina Faso en raison de la pression exercée par l’EIGS, qui s’est également implanté progressivement, et de manière croissante, dans le sud du Niger, forçant le JNIM à abandonner cette zone.

Depuis lors, des combats constants ont lieu entre les groupes dans plusieurs régions du Sahel, avec pour objectif de se consolider et de s’imposer comme la principale référence djihadiste dans la région… et ce sont les civils, dans ces zones où l’action de l’État est quasiment absente, qui subissent les conséquences de ces affrontements.

Conclusion

Le Sahel est devenu l’épicentre du terrorisme islamiste, où coexistent plusieurs groupes terroristes issus des deux principales branches djihadistes, car tant le JNIM que l’EIGS ont su tirer parti du potentiel qu’offre cette vaste zone géographique. Ce potentiel réside dans la faiblesse des États de la région, notamment en matière de sécurité, ce qui les empêche de s’opposer efficacement à ces groupes terroristes. Et c’est ce vide que ces groupes — terroristes comme criminels organisés — cherchent à combler, en se présentant comme la seule alternative possible à une vie d’exil, pour de nombreux jeunes, ce qui explique leur montée en puissance et leur expansion territoriale. Bien que tous les groupes djihadistes partagent l’objectif commun d’établir un califat, et malgré une période de coexistence pacifique entre les deux branches principales du terrorisme djihadiste, les divergences religieuses ainsi que les luttes de pouvoir sont devenues une nouvelle source de conflit dans cette région tourmentée d’Afrique — et du monde. En outre, le chaos et la souffrance générés dans la région ne produisent pas seulement un impact local. Le fait que le Sahel soit l’épicentre du djihadisme mondial dans un monde globalisé a, et aura de plus en plus, un impact global.

Références

[1] MONTER, Jara “El mapa político del Sahel”, El Orden Mundial, 7 de febrero de 2025. Disponible en https://elordenmundial.com/mapas-y-graficos/mapa-politico-sahel/

[2] DEPARTAMENTO DE SEGURIDAD NACIONAL, “Terrorismo en el Sahel Occidental”, 16 de julio de 2021. Disponible en https://www.dsn.gob.es/en/node/15446

[3] ALLIANCE SAHEL, “Décryptage des causes et déterminants de la crise au Sahel: quels enjeux pour les partenaires au développement”, 12 de diciembre de 2023. Disponible en https://www.alliance-sahel.org/seminaire-decryptage-causes-determinants-crise-sahel/#:~:text=La%20région%20du%20Sahel%20fait,augmentent%20la%20vulnérabilité%20des%20populations

[4] FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL, “La compléxité des défis au Sahel”, septiembre de 2024. Disponible en https://www.imf.org/fr/Publications/fandd/issues/2024/09/the-sahels-intertwined-challenges-yabi

[5] Datos de country economy (Human Development Index), 2024. Disponible en https://countryeconomy.com/hdi/niger

[6] SÁNCHEZ HERRÁEZ Pedro, “Sahel: ¡tormenta perfecta de amplitud e intensidad creciente!!, Instituto Español de Estudios Estratégicos, 2021. Disponible en https://www.defensa.gob.es/documents/2073105/2077188/Capítulo+8+Sahel+tormenta+perfecta+de+amplitud+e+intensidad+creciente.pdf/d4bc511b-75ef-6c12-aaeb-f9b51e72a765?t=1731579352666

[7] IFAD, “Afrontar los retos del desarrollo sostenible en el Sahel”. Disponible en https://www.ifad.org/es/africa-occidental-y-central/sahel

[8] SOLER David, “La esperanza de vida en África”, África Mundi, 26 de marzo de 2022. Disponible en https://www.africamundi.es/p/la-esperanza-de-vida-en-africa

[9] BALLESTEROS MARTÍN Miguel Ángel, “Análisis geopolítico del Sahel”, Instituto Español de Estudios Estratégicos, octubre de 2015. Disponible en https://dialnet.unirioja.es/servlet/articulo?codigo=5270491

[10] SÁNCHES HERRÁEZ Pedro, “El Sahel: ¿también epicentro de la reconfiguración global?, Instituto Español de Estudios Estratégicos, 18 de marzo de 2025. Disponible en https://www.defensa.gob.es/ceseden/-/ieee/el_sahel_tambien_epicentro_de_la_reconfiguracion_global

[11] SANJUÁN MARTÍNEZ Casimiro, “El terrorismo yihadista. El yihadismo en el Sahel amenaza a Europa”, Instituto Español de Estudios Estratégicos, 5 de noviembre de 2020. Disponible en https://www.defensa.gob.es/Galerias/fichero/docs_opinion/2020/DIEEEO140_2020CASSAN_yihadSahel.pdf

[12] DEPARTAMENTO DE SEGURIDAD NACIONAL, “El terrorismo en el Sahel”, 12 de mayo de 2021. Disponible en https://www.dsn.gob.es/en/node/14943

[13] OBSERVATORIO INTERNACIONAL DE ESTUDIOS SOBRE TERRORISMO, “Anuario del terrorismo yihadista 2024”. Disponible en https://observatorioterrorismo.com/wp-content/uploads/2025/03/ES-ANUARIO-OIET-2024.pdf

[14] MARTÍN SERRANO Lucas, “Daesh vs Al Qaeda. La lucha por la supremacía a las puertas de Europa”, Instituto Español de Estudios Estratégicos, 11 de julio de 2016. Disponible en https://dialnet.unirioja.es/servlet/articulo?codigo=5998290

[15] FUENTE COBO Ignacio, “Radiografía de la amenaza yihadista en el Sahel”, Instituto Español de Estudios Estratégicos, 5 de marzo de 2025. Disponible en https://www.defensa.gob.es/ceseden/-/ieee/radiografia_de_la_amenaza_yihadista_en_el_sahel

[16] ECSAHARAUI, “Estos son los grupos terroristas que operan en el Sahel”, 22 de septiembre de 2024. Disponible en https://ecsaharaui.com/09/2024/estos-son-los-grupos-terroristas-que-operan-en-el-sahel/

[17] IGUALADA Carlos y YAGÚE Javier, “El uso de la bay’ah por los principales grupos salafí-yihadistas”, OIET, 13 de octubre de 2021. Disponible en https://observatorioterrorismo.com/actividades/el-uso-de-la-bayah-por-los-principales-grupos-salafi-yihadistas/

[18] HERRERO Rubén y MACHÍN Nieva, “El eje Magreb-Sahel: La amenaza del terrorismo”, Revista UNISCI, octubre de 2015. Disponible en https://www.ucm.es/data/cont/media/www/pag-74789/UNISCIDP39-8RUBEN-NIEVA.pdf

[19] ORIENTXXI, “Estado Islámico, diez años de expansión en el continente africano”, 24 de marzo de 2023. Disponible en https://orientxxi.info/magazine/estado-islamico-diez-anos-de-expansion-en-el-continente-africano,6325

[20] BBC NEWS MUNDO, “Caída de Mosul: cómo Estado Islámico se está transformando ante la pérdida de su territorio”, 10 de julio de 2017. Disponible en https://www.bbc.com/mundo/noticias-internacional-40407044

[21] THOMAS Dominique, “État islamique vs Al-Qaïda: autopsie d’une lutte fratricide”, Politique Étrangère, 2016. Disponible en https://shs.cairn.info/revue-politique-etrangere-2016-1?lang=fr&tab=sommaire

[22] PÉREZ Carlota, “Al Qaeda y Daesh: rivales en Oriente Medio y aliados en el Sahel”, ATALAYAR, 29 de junio de 2018. Disponible en https://www.atalayar.com/articulo/politica/al-qaeda-y-daesh-rivales-en-oriente-medio-y-aliados-en-el-sahel/20200224202755144652.html

[23] BEAUDOUX Clara, “Qui sont les groupes islamistes qui opèrent en Afrique de l’Ouest?”, Fance Info, 20 de febrero de 2013. Disponible en https://www.francetvinfo.fr/monde/qui-sont-les-groupes-islamistes-qui-operent-en-afrique-de-l-ouest_1645959.html

[24] AGUILERA Ana, “Actividad yihadista en el norte de África y el Sahel”, OIET, 26 de marzo de 2025. Disponible en https://observatorioterrorismo.com/yihadismo-en-el-magreb-y-el-sahel-2025/actividad-yihadista-en-el-norte-de-africa-y-el-sahel-febrero-2025/

[25] FUMAGALLI Giuseppe, “Terrorismo in Africa; le complicità dei regimi autoritari”, Instituto per gli studi di política internazionale, 5 de abril de 2016. Disponible en https://www.ispionline.it/it/pubblicazione/terrorismo-africa-le-complicita-dei-regimi-autoritari-14927

[26] DE LEÓN COBO Beatriz, “La estrategia glocal de los grupos yihadistas del Sahel”, OIET, 15 de enero de 2021. Disponible en https://observatorioterrorismo.com/actividades/la-estrategia-glocal-de-los-grupos-yihadistas-del-sahel/#_ftn5

[27] CONSEJO DE SEGURIDAD NACIONES UNIDAS, “Amadou Koufa”. Disponible en https://main.un.org/securitycouncil/es/content/amadou-koufa

[28] UNITED NATIONS SECURITY COUNCIL, “Letter dated 8 august from the Panel of Experts etablished pursuant to resolution 2374 (2017) on Mali adressed to the President of the Security Council”, 8 de agosto de 2018, p.20. Enlace https://www.securitycouncilreport.org/atf/cf/%7B65BFCF9B-6D27-4E9C-8CD3-CF6E4FF96FF9%7D/s_2018_581.pdf

[29] ALJAZEERA, “ISIL claims attack on Niger soldiers as death toll rises to 28”, 16 de mayo de 2019. Disponible en https://www.aljazeera.com/news/2019/5/16/isil-claims-attack-on-niger-soldiers-as-death-toll-rises-to-28

[30] POST X, Menastream, “#Burkina faso: #JNIM claimed Thursday’s atttack against the police station in Manila…”, 27 de enero de 2019. Enlace https://x.com/MENASTREAM/status/1089648251291254784

[31] EL IMPARCIAL, “Al Qaeda y Daesh se enfrenan en un conflicto armado inédito en el Sahel”, miércoles 9 de abril de 2025. Disponible en https://www.elimparcial.es/noticia/212597/mundo/al-qaeda-y-daesh-se-enfrenan-en-un-conflicto-armado-indito-en-el-sahel.html

[32] NSAIVIA Héni y WEISS Caleb, “The end of the Sahelian Anomaly: How the Global Conlict between the Islamic State and al-Qaìda finally came to West Africa”, Combating Terrorism Center at West Point, Julio de 2020. Disponible en https://ctc.westpoint.edu/the-end-of-the-sahelian-anomaly-how-the-global-conflict-between-the-islamic-state-and-al-qaida-finally-came-to-west-africa/

[33] OBSERVATORIO DE AL AZHAR, “Daesh celebra la incorporación de 11 miembros de Al Qaeda… una muestra más de las diferencias entre ambas organizaciones terroristas”, miércoles 3 de agosto de 2022. Disponible en https://www.azhar.eg/observer-es/details/ArtMID/1201/ArticleID/63847/Daesh-celebra-la-incorporaci243n-de-11-miembros-de-Al-Qaeda…-una-muestra-m225s-de-las-diferencias-entre-ambas-organizaciones-terroristas

[34] THOMAS Dominique, “État islamique vs Al-Qaïda: autopsie d’une lutte fratricide”, Politique Étrangère, 2016. Disponible en https://shs.cairn.info/revue-politique-etrangere-2016-1-page-95?lang=fr

[35] AGUILERA Ana, “Actividad yihadista en el norte de África y el Sahel, febrero 2025”, OIET, 26 de marzo de 2025. Disponible en https://observatorioterrorismo.com/yihadismo-en-el-magreb-y-el-sahel-2025/actividad-yihadista-en-el-norte-de-africa-y-el-sahel-febrero-2025/

[36] SUMMERS Marta, “Enfrentamientos entre JNIM y EIGS. Cambios en el equilibrio terrorista del Sahel”, Instituto Español de Estudios Estratégicos, 6 de julio de 2020. Disponible en https://www.defensa.gob.es/Galerias/fichero/docs_opinion/2020/DIEEEO98_2020MARSUM_Sahel.pdf

[37] MARSTON Barry, “Analysis: High jihadist activity in Africa’s Sahel continues”, BBC, 9 de noviembre de 2023. Disponible en https://monitoring.bbc.co.uk/product/c204qwhm

[38] FUENTE COBO Ignacio, “Radiografía de la amenaza yihadista en el Sahel”, Instituto Español de Estudios Estratégicos, 5 de marzo de 2025. Disponible en https://www.defensa.gob.es/ceseden/-/ieee/radiografia_de_la_amenaza_yihadista_en_el_sahel

First published in: Centro Superior de Estudios de la Defensa Nacional (CESEDEN) / Instituto Español de Estudios Estratégicos (IEEE) Original Source
Aián Martín Núñez

Aián Martín Núñez

Diplômée du double diplôme en science politique et administration publique de l'Université autonome de Madrid et de Sciences Po Bordeaux, je suis titulaire d'un master en démocratie et gouvernement de l'Université autonome de Madrid et je poursuis actuellement un master en affaires européennes à Sciences Po Bordeaux. J'ai également effectué un stage de recherche à l'IEEE (CESEDEN), axé sur l'analyse du terrorisme islamique au Sahel.

Leave a Reply